Zouck, Pierre Bottero
" La musique était une onde qui me portait. Toujours plus haut. Je me sentais légère, presque éthérée. J'avais la sensation que mes gestes pouvaient s'affiner jusqu'à devenir parfait. "
Synopsis : Anouck, dite Zouck, a une passion : la danse, qu'elle partage avec sa meilleure amie, Maiwenn. Jusqu'au jour où elles s'éloignent l'une de l'autre. Zouck, obsédée par l'idée de perdre quelques kilos superflus, se coupe du monde. De son côté, Maiwenn, follement amoureuse, devient de plus en plus distante
Suite au commentaire de cyruliszin (vous pouvez le lire ici), je me suis procurée ce livre de mon auteur fétiche, Pierre Bottero. Il est extrêmement différent de tout ce que j’ai pu lire de lui jusqu’à présent, puisqu’il n’y a pas le moindre élément magique… Mais est-ce réellement possible avec un écrivain comme lui ?
Mon avis : J’ai eu une petite surprise en le commençant : le récit est à la première personne, et dans un langage très vivant. En fait, on s’y croirait : je trouve que tout au long du livre, Bottero a su capter à la perfection le caractère d’une adolescente : ses mal-être, ses joies et passions, sa manière de parler, de penser, de réagir… Je me suis parfaitement retrouvée dans le portrait de Zouck.
Cela la rend d’autant plus attachante, ce qui est une bonne chose, parce que ce livre ne raconte pas une aventure extraordinaire, mais juste son histoire. Une période de sa vie où elle s’est battue pour s’en sortir. Zouck est aussi très différente des autres personnages de Pierre Bottero que j’avais jusqu’ici eu l’occasion de rencontrer : son monde est fait de danse, d’amitié, de devoirs, de famille… quelqu’un de simple, dont les préoccupations ne sont pas sauver tout un peuple, juste sa propre vie.
Je ne saurai dire ce que j’ai pensé de Maiwenn. A certains moments, elle m’a paru très cruche. Mais c’est probablement parce que l’amour rend aveugle (et idiot). J’ai admiré la joie de vivre qu’on lui prête, son insouciance et sa liberté. Sa relation avec Zouck est très touchante.
En plus de ces charmants personnages, on retrouve tout ce qui m’a énormément plu chez cet auteur, sa plume, son mantra de « fluidité », et l’atmosphère de ses romans. Sa plume d’abord (une seule citation : « Les écrivains dansent sur leur plume, leurs mots sont des ballets qu’ils offrent à leurs lecteurs. ») dont je suis tout simplement amoureuse. La fluidité qui me fait toujours autant rêver, avec son absolu, et le fameux « envol »… Et l’atmosphère… Amertume et joie de vivre, désespoir et espoir à la fois… Jusqu’à la dernière ligne « Gardez-vous des chemins sombres. »
Et justement, la fin est la meilleure partie de ce roman. J’ai été émue plus d’une fois (presque pleuré pour être honnête) et cette fin ! Magnifique, apogée brillante du reste du livre.
En résumé, je suis ravie de cette découverte qui m’a permis de retrouver M. Bottero, le temps d’un livre. C’est un très beau roman, mais pas de ceux pour lesquels on a le coup de foudre : il est plus subtil, et plus marquant ; je suis sûre que je m’en souviendrai longtemps.