Les Fleurs du mal, Charles Baudelaire
La première édition des Fleurs du mal est publiée en 1857, soit l'année même où se tient le procès concernant Madame Bovary. Une chronologie pour le moins facile à retenir, puisque l'état intente aussi un procès à Baudelaire, quelques jours après la parution du recueil, pour outrage à la morale publique et aux bonnes moeurs. Le plus surprennant, c'est que cet arrêt ne sera cassé (c'est-à-dire annulé) qu'en 1949, lorsque les six poèmes censurés seront autorisés à la publication!
Mon avis: Je parlerai de cette édition pour commencer. Ces quatre cents pages résultent en effet d'un choix éditorial un peu particulier: les poèmes sont séparés en deux catégories: les cent poèmes d'origines, qui formaient le recueil en 1857, et d'autre part, ceux qui ont été ajoutés dans les éditions postérieures. Cela m'a posé quelques difficultés pour m'y retrouver, étant donné que toutes les autres éditions sont publiées dans un autre ordre. Je déplore aussi la faiblesse des notes, pas assez nombreuses ou précises: je suis certaine d'être passée à côté de bon nombre de choses durant ma lecture.
Ces légers inconvénients mis de côté, j'ai bien sûr été ravie de ma lecture de ce magnifique chef d'oeuvre. Des poèmes, tous plus ou moins connus, concernant parfois des sujets pour le moins... déconcertants. Ils sont tous sulfureux, parfois franchement sombres. Je dois dire que ce n'est pas la lecture la plus gaie possible, sutout quand on sait que la seule solution que Baudelaire trouve pour échapper au spleen, c'est la mort. J'avais prévu d'apprendre un ou deux poèmes, ceux que je trouverai les plus beaux... L'ennui, c'est qu'ils sont tous magnifiques. Je pense que je vais choisir "L'Homme et la Mer"!
On avance vite dans la lecture du recueil, même s'il faut parfois relire un poème pour en comprendre les subtilités.