Le Noeud de Vipères, François Mauriac

Publié le par Guenièvre

le-noeud-de-viperes.jpg             Synopsis: Cette chronique d'une famille bordelaise offre coups de théâtre et surprises. Au premier étage de sa propriété, dans une chamble claire et agréable, un vieillard attend la mort. Il l'attend impatiemment, car elle est pour lui une forme de vengeance. Il va pouvoir enfin assouvir quarante ans de rancunes en ne donnant pas d'héritage à sa famille, leur rédigeant une lettre vengeresse, où il peut enfin laisser aller son coeur, 'ce noeud de vipère [... ] saturé de leur venin'.

 

             Mon avis: J'ai mis très longtemps avant de réussir à ouvrir ce livre... A cause de l'étiquette de "classique" qu'il porte, bien sûr. Quelle n'a pas été ma surprise lorsque, dès les premières pages, le fureur qui habite chacun des mots m'a complètement fascinée. Le style merveilleux m'a prise au piège, et finalement j'ai lu ce livre avec beaucoup plus de facilités que je ne m'y attendais.

Il a quand même fallu que je m'y mette sérieusement, car au départ, c'était pas vraiment une priorité... Il est donc resté longtemps en plan... Longtemps, avant que finalement je me dise "ça ne peut plus durer!" Après ça, je l'ai fini en deux jours à peine... C'est dire si c'est facile à lire.

Mais je ne dis pas pour autant que c'est plaisant: ce n'est pas le terme. Ce livre est une histoire de haine. L'étendue de cette haine, sa force m'ont fascinée au point que j'ai apprécié cette lecture.

Le vieillard horrible en devenait touchant, car d'une certaine manière, cette haine était la marque d'une blessure très profonde, J'en venais ainsi à ressentir de la pitié pour cet être si seul, isolé, détesté de tous et ne l'ignorant pas.

Pas vraiment le type de lecture optimistes dont je raffole: l'homme n'attend que sa mort, l'unique perspective d'avenir qu'il ait. Mais j'ai quand même bien aimé ce livre et ce personnage fascinant, que je résumerait en une citation: "l'horreur de la vieillesse, c'est d'être le total d'une vie [...]. J'ai mis soixante ans à composer ce vieillard mourant de haine. Je suis ce que je suis; il faudrait devenir un autre. O Dieu, Dieu, si vous existiez!"

 

A propos, l'attitude et le ressentiment du vieil homme m'ont fait penser à ceux du personnage nommé Walter, dans le film Gran Torino de Clint Eastwood... Ceux qui l'ont vu comprendront, j'en suis sûre, le parallèle...

Publié dans Classiques

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