Amphitryon 38
Représentation théâtrale de la pièce de Giraudoux, Amphitryon 38 au théâtre du Nord Ouest, 13 rue du Faubourg Montmartre à Paris. Mise en scène de Nathalie Hamel.
Mon avis: J'ai attendu avec beaucoup d'impatience cette représentation parce que j'avais adoré la pièce lors de ma lecture. Je ne connaissais pas ce théâtre, je ne savais donc pas du tout à quoi m'attendre.
Et c'est vrai que le moins qu'on puisse dire, c'est que j'ai été déçue...
Je vous passe les coupes barbares faites au texte pour m'attarder sur le spectacle en lui-même... Le décor en lui-même était extrêmement simple: juste un rideau orange et transparent... C'était une bonne idée, mais dans ce cas-là, on évite de vérifier l'état de ses ongles ou se recoiffer derrière lorsqu'on est sensée dormir...
Les costumes, et je vais me montrer dure, étaient d'un mauvais goût surprenant, et hormis les masques, une (la) très bonne idée de mise en scène, Cela n'aidait pas les comédiens qui devaient les faire oublier... Alors qu'eux mêmes étaient loin d'être de brillants acteurs.
Anne Brégégère (Alcmène) avait l'air écervelé à souhait, mais il lui manquait ce caractère fantasque qui fait tout son intérêt dans la pièce de Giraudoux. J'ai bien aimé Laurent Brusset en Jupiter, il avait la fierté et la noblesse qui correspondaient au rôle. Par contre, il était un peu moins convainquant en Amphitryon. Alexandre Varnière (Mercure) avait de bonnes idées sur le personnage, mais j'ai trouvé qu'elles étaient peu approfondies, et donc peu mises en valeur. Je passerai les personnages secondaires.
Ah oui, quelque chose d'important et qui conférait au tout un caractère d'amateurisme: acteurs, ne parlez pas depuis les coulisses: le public vous entend! Le "vas-y!" à la comédienne sur le point d'entrer gâche toute sa réplique, les conversations étouffées distraient d'un monologue qui s'étire à l'infini, la porte qui grince chaque fois que quelqu'un entre ou sort de scène agace... Vraiment insupportable!
Pour donner un petit point positif, j'ai trouvé que la deuxième partie était un peu moins pire.
En somme, j'ai eu l'impression d'assister à une récitation costumée, un peu sauvée par la beauté du texte de Giraudoux, même mutilé. Une énorme déception, donc.